Bogdan Konopka
Un conte Polonais
A travers une vision singulière et intime d’un pays, de son pays, Bogdan Konopka interroge la quête humaine et universelle de l’appartenance à un territoire et à son histoire.
L’exposition rassemble une sélection de photographies prises depuis une quarantaine d’années, qui révèlent la vision sensible et personnelle d’un pays où le réel – une Pologne qui se transforme et entre progressivement dans la modernité – laisse place au songe et à l’onirisme. Au détour de portraits posés ou saisis à la volée, de paysages de ruines, de neige ou de brume, de villes fantomatiques, le photographe, dans un univers aux nuances de gris, tente de saisir l’âme des lieux et la mémoire du temps, pour donner à lire la fragilité du monde.
« Nous trouvons là tout ce qu’exige la photographie : des traces matérielles, concrètes au devenir pétrifié, et abandonnées aux éléments d’une absence d’autant plus douloureuse. J’ai voulu éterniser le royaume des absents avec l’espoir que l’un d’eux veuille bien apparaître devant l’objectif et éveiller, par sa confession, une résonance dans les méandres de la mémoire grise… »
Bogdan Konopka
Fort d’une solide maîtrise technique, Bogdan Konopka affirme dans ses images un univers plastique et formel à contre courant des modes : ses photographies noir et blanc, réalisées à la chambre puis tirées par contact présentent un travail des gammes de gris caractéristique de son oeuvre.
« Photographe au meilleur sens du terme, explorant donc les limites de l’outil qu’il s’est choisi, il nous convie à regarder vraiment, à commencer à voir, à l’accompagner pour dresser non pas le portrait photographique de la Pologne – ce serait, comme toujours, peine perdue -, mais à partager son portrait de sa Pologne, celui qu’il esquisse au rythme de ses expériences, mais qu’il n’affirme pas, qu’il n’impose en rien. »
Christian Caujolle,
introduction à Un conte polonais,
éditions Delpire.
Bogdan Konopka nous a quitté le 19 mai 2019. Cette exposition est à sa mémoire.