Denis Dailleux

   Du Nil dans mes veines

Denis Dailleux est né en 1958 à Angers, en France. Il vit au Caire.

Avec la délicatesse qui le caractérise, il pratique une photographie apparemment calme, incroyablement exigeante, traversée par des doutes permanents et mue par l’indispensable relation personnelle qu’il va entretenir avec ce – et ceux – qu’il va installer dans le carré de son appareil.

Sa passion pour les gens, pour les autres, l’a naturellement amené à développer le portrait comme mode de figuration privilégié avec ceux dont il avait l’envie, de s’approcher. Il l’a fait, avec Catherine Deneuve comme avec des anonymes des quartiers populaires du Caire, avec cette même discrétion qui attend que l’autre lui donne ce qu’il espère. Alors, patiemment, il a construit un portrait inédit de la capitale de cette Egypte avec laquelle il entretient une relation amoureuse, voire passionnelle, pour mêler, entre des noirs et blancs au classicisme exemplaire et des couleurs à la subtilité rare, une alternative absolue à tous les clichés, culturels et touristiques, qui encombrent nos esprits. (Christian Caujolle)

Tout naturellement, sa série «mère et fils» (prix Worldpress 2014) s’installe parmi les images d’une Egypte intemporelle. Un fils qui, par sa nudité semble fragile comme à la naissance et une mère, comblée par ce fils qui la complète. Les clichés nous troublent, un voyeurisme latent nous renvoie aux scènes tant et tant répétées des cultes qui s’entrecroisent, où le péché, le pardon, l’absolution, et la rédemption guident nos chemins de traverse vers un monde affectif qui se dérobe pour mieux renaître.